Histoire du «Point Assisi»
Assise, ville de paix et de priére, pourrait aussi être appelé ville du travail.
En suivant l’exemple de Claire dei Scifi, Sainte Claire d’Assise, beaucoup de femmes vinrent en ce lieu pour trouver la paix dans le receuillement à l’ombre des cloîtres, divisant la journée entre le travail et la priére.
Chacun de nos couvents garde dans sa sacristie des trésors sacréen lin et des parements dont la dèlicate broderie semble avoir été œuvre des fées.
La douce légende franciscaine a toujours été une large source d’inspiration : dans les silencieux
laboratoires cloîtrés, les tapisseries et les parements servant au culte divin reproduisent dans leurs bords et angles les frises délicates des scènes representées dans les fresques de Giotto et de Simone Martini.
Avec le changement des temps, le probléme de la vie étant devenu ossessionant, la femme assuma un rôle plus important, en participant à la dure lutte pour l’existence avec un travail artistique, sorti du silence des cloîtres pour entrer dans les humbles demeures et donner ainsi aux jeunes femmes indépendance et travail.
Chaque ville trouva dans son passé, un propre genre d’artisanat. Ainsi même Assise rejoignit ses villes sœur dans l’anxieuse recherche d’un type de travail lié à son âme.
Les nobles dames fouillèrent dans les malles des anciennes maisons particiennes, dans les cloîtres, les sacristies des plus importantes églises, des oratoires, scellés dans le vert de la côte fertile et recopièrent avec une exactitude minitieuse les dessins primitifs du 13ème et 14 ème
siécles, même dans la grossiére ingenuité des lignes d’autres du 15 ème et 16 ème
ont evolué vers un dessin plus èlegant et parfait.
Les fresques divines, les portails, les chœurs linéaires finement ciselés furent scrutés.
La toile devait dans sa pâleur d’ivoire éteint imiter les vieilles toiles, la broderie ne devait pas s’éloigner des teintes traditionnelles, rouille, bleu et le dessin ne devait pas perdre son caractère rectiligne.
Cette experience géniale ne pouvait avoir qu’un résultat positif, en effet les lins brodés au point Assisi, soignés dans les moindres détails sortirent bientôt des limites de la ville, pour en atteindre d’autres, au delà des frontiéres et voire même au delà des océans, la beauté d’un art du passé conjugué au feminin rappellant à la mèmoire les èlegantes rosaces bleues brodées par Jacopa dei Settesoli, pieusement proche au saint d’Assise, le plus pauvre des saints, le plus saint parmi les pauvres.
Au cours du 19ème et 20 ème siécle l’art de la broderie Punto Assisi se raffinat, de nombreux centres d’apprentissage virent le jour, comme par exemple le Laboratoire S. Francesco, la cooperative C.A.R.A., le centre de broderie, c’est là que après les deux guerres mondiales beaucoup de jeunes filles apprirent l’art de la broderie d’Assise.
De nos jours les cours de Punto Assise et Madame Catherine sont organisés par l’academie Punto Assisi avec l’intention d’offrir aux jeunes et aux moins jeunes la possibilité d’apprendre un art exquis qui est en train de disparaître, fourvoyé par les machines, et de donner la possibilité a ces personnes de trouver un lieu d’échanges d’experiences de dialogue, de collaboration, de socialization un point de rencontre à l’enseigne d’un art feminin raffiné.
L’execution du Point Assisi
La broderie du Punto Assisi se fait sur un tissu de lin naturel ou ècru avec des fils de chaînes et trâmes de même épaisseur (toile franciscaine ou toile Assise).
Le Punto Assisi est de moyenne difficulté, et se réalise en deux temps :
1 – Tracé du dessin
2 – remplissage du fond
Le tracé s’effectue lui aussi en deux temps les deux avec le même point » faufilure » en prenant trois fils et en en laissant autant . A la fin de cette phase, on revient en arrière, et on repète l’opèration en invertissant le travail, allant remplir les espaces blancs de façon à former une ligne continue.
Il est très important que l’envers soit aussi propre que l’endroit. Les diffèrentes parties du dessin que se soit dans le sens de la longueur ou celui de la largeur doivent toujours gardées une ègale distance de trois fils pour chaque point et celà pour la parfaite execution du point de croix sur le fond.
L’interieur du dessin doit rester blanc, on peut ensuite procèder au remplissage du fond en faisant d’abord le demi-point puis le retour.
Certains dessins ont quelques points qui ne forment pas un carré parfait de trois fils sur trois fils, mais qui s’arrétent sur la diagonale, pour l’execution de ce point il faut prendre soin de piquer l’aiguille dans la diagonale et ne pas prendre le fil de contour, car dans ce cas il se formerait des » lacunes » dans le tracé.
Le travail est à refinir avec un point carrè et un ourlet roulé de façon à former un petit cordon non plié mais roulé entre le pouce et l’index au fur et à mesure que celui-ci est cousu.
Le point Assisi peut-être réalisé sur une toile plus ou moins épaisse, mais qui doit avoir chaînes et trâmes régulieres sans défauts.
Le coton plus adapté pour ce genre de broderie est le fil DMC, les numeros de réferences peuvent variés du n° 18 le plus épais au plus fin n° 25, selon la toile utilisé.
Pour les couleurs, ont peu prendre le rouge foncé, rouge feu, avec tracé noir ou de même couleur. Marron et rouille. Bleu foncé, moyen ou clair. Les teintes restent celles traditionnelles, desquelles il est difficile s’éloigner si l’on veut suivre la tradition de nos brodeuses.
Nous tenons à attirer votre attention sur le faite que cette broderie pour être prises en considération par les amateurs doit absolument être faite à la main et jamais à la machine afin de preserver cet art feminin précieux et raffinè appelé Punto Assisi.